Sylvie Durbec,
En résidence à la Maison de la Poésie de Rennes

mardi 23 octobre 2012

Fidel Castro apparaît vivant sur une photo

Tarasque en girouette quartier st Martin

Dépêche AFP en provenance de La Havane lue dans le Monde d'hier : M.Jaula (ex-vice président vénézuélien) a montré plusieurs clichés de M.Castro, souriant à bord d'un véhicule.

La phrase est étrange.
Elle a retenu mon attention tout de suite.
A travaillé comme on dit.
J'avais acheté le quotidien dans le quartier où nous étions venus avec Alexandre pour un entretien à la radio.
Ce fut un moment joyeux où la poésie avait sa place comme le sport ou la politique et c'était à la fois drôle et sensible, et ce grâce à Giuliana qui fait preuve d'un engagement joyeux et enthousiaste à l'égard de ses invités du matin. Elle nous a fait part d'une belle initiative des Tombées de la nuit : inviter des veilleurs matin et soir pour le lever et le coucher du soleil sur Rennes. Ainsi jusqu'en septembre 2013, des rennais vont se tenir durant une heure à veiller sur leur ville. Et je me suis demandée si ce n'était pas un peu mon travail ici, à Beauséjour, de veiller sur la maison de la Poésie et tous les poètes sur les rayonnages de la bibliothèque.
Intranquille veilleur.
Les échanges avec Edith Azam ne seraient-ils une forme de veille poétique?

C'était un matin enveloppé de brume qui me laissait espérer le soleil. D'ailleurs j'en ai profité pour vagabonder dans le quartier St Martin, armée (ou désarmée devant les destructions) de mon appareil nouveau. Découvrir les écritures des rues, pas seulement les informations et affiches de toute sorte.


Il y avait une atmosphère printanière et toujours cette phrase: Fidel Castro apparaît vivant sur une photo.
Qu'est-ce qui est vrai dans la langue employée ici? Qu'est-ce qui me retient de croire cette phrase juste?
Je me demande ce que les autres lecteurs du Monde, s'ils ont lu cette courte dépêche en bas de page 23,
ont compris. Ont-ils comme moi eu un sursaut? Comment lire cette nouvelle? On dira que je coupe les mots en quatre. Que je fais mon intéressante. Ma mère aurait dit: tu veux te faire remarquer, hein. Mais non, c'est l'incongruité de cette phrase qui m'a arrêtée. Comme si une photo était une preuve alors qu'aujourd'hui toute image peut être soupçonnée de manipulation. Bizarrement le journal ne donne aucune photo : dans la dépêche on apprend qu'il y a plusieurs photos et un véhicule. Un corbillard est un véhicule, non? Rien à voir, rien à montrer. Qu'une phrase un peu bizarre. Mais je suis peut-être la seule à la trouver bizarre.

Promenons-nous, dirait Robert Walser, cessons ce bavardage oiseux. Oui, c'est juste une promenade ce journal. Allons aux bois ou au canal et cherchons de quoi alimenter notre curiosité. Quelques cabrioles même. Tantale-Cancale, pourrions-nous risquer...

Et j'ai pris quelques photos moi aussi, mais aucun Fidel Castro vivant là dedans! Me baladant quartier Saint Martin, en pensant à JCB se promenant au Baril à Sainte Rose au milieu des cases colorées...Il y a aussi de la couleur ici et pas seulement le bleu des hortensias.
toute petite maison orange

toute petite maison bleue











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire