Sylvie Durbec,
En résidence à la Maison de la Poésie de Rennes

dimanche 16 décembre 2012

poème de ma mère


 Le paradis de l'oiseleur va s'envoler: publication chez Al Manar en 2013. Hommage à la mère, terrible et douce qu'elle fut et qui n'est pas absente, même après sa disparition. Voici un court poème où on peut l'entendre encore.

huppe-talisman, 2010

Si je te demande comment va ta petite femme,
tu me réponds : j’ai un mari.
Et moi je te dis qu’il est ravi. Et toi, tu ris.
Mari/ravi rime à quoi, rime à rien.
De l’œil, celui qui voit les renards, descend une pantoufle.
On peut y boire dedans, elle est en verre.
De l’autre descend cette voix qu’on entend sous le fauteuil.
Il paraît qu’une huppe habite là. C’est comme ça.
D’autres, c’est l’oreille ou l’œil, qu’ils habitent,
elle, c’est le fauteuil.
Tu dis que ta mère aime rire.
Mais tu oublies :
ça donne un brave travail les mots dans une bouche,
comme les enfants,
quand on en a beaucoup.

2 commentaires:

  1. Dans le mot Disparition il y a du rapt , de la déprise ou peut-être simplement un manque d'attention des survivants, de bouche à oreille. Un fauteuil à soi prêté à la petite femme rieuse ou à son mari qu'on lui a ravi ?

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