Sylvie Durbec,
En résidence à la Maison de la Poésie de Rennes

dimanche 9 décembre 2012

Lorsque les grands-mères meurent...elles renaissent!

Aujourd'hui, il s'agit de renaître!
Marseille, la mer, le soleil, là où je ne suis pas

Alors ce sera une sélection de morceaux épars qui redonnent un peu d'énergie après un dimanche extraordinaire passé dans la chaleur des amitiés poétiques mais où je dois avouer, mon rhume était un peu trop présent.
Lecture d'un extrait de lettre de Robert Walser pour se remonter:
Chère Madame Mermet,
A la vue de ce paragraphe, vous aurez constaté que la vitalité jaillit en tourbillon - et vrombit - et bouillonne encore et moi je saisis cette occasion pour vous demander humblement de vos nouvelles, et si par exemple vous jouissez en tout temps et à toute heure d'une santé pleine et entière. Moi, je ne vais pas mal, j'ai raflé dans certaines rédactions, pour mes étrennes, quelques pièces de cent sous sans pour autant lever le petit doigt ni effleurer la corde la plus ténue de mon être.

Robert Walser, Lettre de décembre 1923


Sandrine Cnudde



De bien belles rencontres à la Petite Librairie des Champs dont celle de Sandrine Cnudde de retour de Norvège pour saluer le poète Olav H. Hauge. Son livre, Le vide et le reste, poèmes et photos, est publié aux éditions Tarabuste:

Je savais
ton nom
avant d'entrer
chez toi
cher O deux H
au cimetière
introuvable ta
pierre levée sur l'herbe
le poète n'est pas 
dans sa tombe
tant que son nom se
lève sur les étagères

Et ce délicieux poème d'une poète finlandaise, Eeva Kilpi, traduite par Kristina Haataja qui était hier à la Petite Librairie des Champs et qui nous a régalés de nombreuses traductions (Hélène Sanguinetti, SD) dont celle-là:

Lorsque les grands-mères meurent
elles se transforment en prairies fleuries, en foin,
certaines mamies deviennent des arbres,
qui murmurent au-dessus de leurs petits-enfants,
les protègent contre pluies et vents,
en hiver étendent leurs branches
en cabane de neige pour les abriter
Mais auparavant elles auront connu la passion.

(Eeva Kilpi,
traduction: Kristina Haataja)


Kun mummot kuolevat
heistä tulee kukkaniittyjä ja heinää
ja joistakin mummoista tulee puita
ja he humisevat lastenlastensa yllä,
suojaavat heitä sateelta ja tuulelta
ja levittävät talvella oksansa
lumimajaksi heidän ylleen.
Mutta sitä ennen he ovat intohimoisia.

( Eeva Kilpi )

 Demain sera plein de vitalité pour la sans-patrie! La fièvre n'empêche pas la poésie!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire