Sylvie Durbec,
En résidence à la Maison de la Poésie de Rennes

dimanche 3 février 2013

tout le matin s'ouvre devant ce si peu: partir brouter au Tibet

"Partez brouter au Tibet"
F.Venaille

ce si peu que je suis
ce si grand que j'ignore
devant le vent devant
à compter ses poings
maille à maille défaite

au pré un homme en secret

ce si peu du matin vent fort
arbres en tempête ce si vif
à la fois cavalier et cheval
à la fois avion et passager
ce si peu que je suis le sait

ce si peu le voit cet homme

cheval tempête ce si doux
qui lèche mes doigts de pied
et l'herbe et le sel des routes
animal de si peu de si grand
sous sa peau l'écume le sang

homme qui cherche ce peu
je le vois en secret lui qui
mais lui ne voit que le peu
qu'il cherche au creux du sol
et le vent est autour de nous

ce si peu que je suis ignore ce que c'est ce qu'il cherche l'homme du vent debout là planté dans la terre
et ce qu'il est et ce que je sais ignorent ce que je creuse dans l'air de la page aussi troué par le vacarme
du vent que la fenêtre la bouche les mains et les jambes qu'elles soient dedans ou dehors dans le champ


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